Alors que le pays vit une situation économique plus que délicate, le dialogue social reste indigent en France.
C'est une évolution culturelle que les employeurs doivent accomplir : ils doivent considérer les salariés comme des parties prenantes de l'entreprise. La CFDT est un partenaire avec lequel il convient de négocier sérieusement. Les adhérents CFDT sont organisés, adultes et responsables.
Ainsi, le dialogue social commence par le respect de la loi : par exemple, dans notre entreprise, la consultation obligatoire des CE sur le montant et l'utilisation du CICE n'est toujours pas prévue alors qu'elle aurait dû être réalisée avant le 14 juin dernier.
Quel bilan pour le CICE?
Source www.strategie.gouv.fr/comite-de-suivi-CICE
Le dialogue social se construit aussi par la discussion concertée sur les évolutions d'organisation de notre entreprise : par exemple, la négociation sur le contenu et les modalités d'accès à la BDES (base de données économique et sociale) encore appelée BDU (base de données unique) n'a toujours pas débuté alors que son utilisation sera obligatoire au 31 décembre 2016 en remplacement des documents actuellement transmis aux CE. La direction de CGI a mis à disposition une coquille vide aux seuls élus CCE, sans aucune concertation, alors que cette base s'adresse à tous les élus CE et CHSCT. Nous avons encore le temps de constituer une base de données efficace mais certains de nos concurrents directs ont déjà pris de l'avance sur ce sujet, leur conférant un avantage compétitif en matière de capacité à conclure des accords d'entreprise sans perte de temps à la collecte et à la correction d'information trop souvent erronées ou incomplètes.
Ces constats font écho aux revendications exprimées par le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, qui s'est exprimé le 15 septembre dernier. Morceaux choisis : "Les marges de manoeuvre, c'est aussi la capacité de dialogue" - "On n'élève pas le débat public en balançant dans la presse des propositions qu'on n'a discuté nulle part ailleurs" - "Trop souvent, on est dans les postures et pas dans les propositions"
Leurent Berger : "Les marges de manoeuvre, c'est aussi la capacité de dialogue"