La situation en Syrie et plus particulièrement à Alep émeut tous les démocrates.
Le bureau national de la CFDT émet le message suivant à destination des adhérents, militants et sympathisants :
"L’horreur vécue par le peuple syrien et tout particulièrement la population d’Alep est insupportable. Des milliers de morts, de blessés, d’exilés subissent les conséquences de la guerre menée par l’armée de Bachar-el-Assad, avec le soutien des forces russes de Vladimir Poutine.
La population civile et ceux qui tentent de la protéger sont les principales victimes des destructions systématiques : nous sommes face à un crime contre l’humanité.
La CFDT constate avec effroi et indignation l’incapacité des institutions internationales, de l’ONU et des grandes puissances internationales à mettre fin à cette situation dramatique que ce soit du point de vue politique, diplomatique ou humanitaire.
Cette crise a pour origine la révolte du peuple syrien, en même temps que celle d’autres peuples du monde arabe en 2010, face à un régime dictatorial et despotique symbolisé par la dynastie El Assad.
La situation s’est profondément dégradée dans un contexte géopolitique de conflits anciens entre puissances régionales (Arabie Saoudite, Iran) sur fond d’affrontements entre les communautés sunnites et chiites.
Ces contentieux anciens sont, pour leurs protagonistes, plus prégnants que la lutte contre le terrorisme, instrumentalisée dans la rhétorique guerrière du régime syrien comme de la Russie. Cette lutte reste essentielle face aux menaces symbolisées par Daech, mais Alep n'en n'est pas l'enjeu : Daech n'y est plus depuis des mois,
chassée par les forces aujourd’hui anéanties par Bachar El-Assad et ses alliés.
Les revendications territoriales kurdes viennent apporter un élément de complexification.
Les ressorts de l'interventionnisme russe sont plutôt à chercher du côté de ses propres intérêts et d’enjeux géostratégiques : vente d'armes, influence économique, répression des communautés musulmanes à ses portes, revanche vis à vis de « l'impérialisme occidental ».
L'abandon des populations tient aussi au désengagement américain, consécutif à l'échec de son engagement en Irak, et dont les intérêts économiques dans la région, liés au pétrole, ont disparu avec l'acquisition de leur indépendance énergétique. La ligne isolationniste et pro Poutine de Trump ne peut qu'accentuer ce désengagement pour ne pas dire ce désintérêt.
L'ONU est quant à elle paralysée par les veto russes et chinois.
Face à cette situation, la CFDT appelle l'Europe à se donner une capacité d’intervention diplomatique pour faire respecter le droit international et protéger les populations.
Plus que jamais, il est de notre devoir d'accueillir les populations de réfugiés qui fuient les massacres et les exactions. La CFDT s'y investit au côté d'associations. Mais les États européens et l'Union Européenne elle-même doivent porter cette exigence."